10 février 2011

Place Émilie-Gamelin



Crédit photo : Ernesto Dueñas et Thomas Kerekes 2011

Par Ernesto Dueñas et Thomas Kerekes

Contexte et histoire
La Place Émilie Gamelin est la porte d’entrée vers le Quartier Latin, la ville souterraine et le métro. Au nord elle est bordée par le boulevard de Maisonneuve, à l'ouest par la rue Berri, à l'est par la rue Saint-Hubert et au sud par la rue Sainte-Catherine. On trouve aussi dans les environs de grands établissements publiques et privés, comme le métro Berri-UQAM, la Grande Bibliothèque, la Station Centrale d'autobus de Montréal, l'Hôtel des Gouverneurs, la Place Dupuis, le magasin Archambault et l’UQAM.
La place a été nommée à la mémoire de la fondatrice des Sœurs de la Providence, Émilie-Gamelin, dont l’asile a occupé le site jusqu’a 1960, lorsqu’il a été remplacé par un stationnement à ciel ouvert. En 1962, le site a été utilisé pour la construction du métro, puis il est redevenu un terrain de stationnement. En 1992, pour le 350e anniversaire de Montréal, on a décidé de transformer l’endroit en une place publique.

Projet et Concept
Le but du projet était de créer un point de repère pour le gens, il a été réalisé par la Ville de Montréal qui voulait reproduire une interprétation contemporaine du paysage montréalais.

Le réaménagement de cette place a été le résultat d’une vision postmoderne de la conception urbaine avec un caractère profondément montréalais. Les concepteurs : Peter Jacobs et Philippe Poullaouec-Gonidec ont trouvé un nouveau système conceptuel que, Yona Jébrak et Barbara Julien appellent «Place Paysage» et qu’a influencé la façon de faire la Place montréalaise jusqu’aujourd’hui.

On retrouve dans cette «place paysage» divers éléments caractéristiques : une couverture d’arbres, une plage verte (aire gazonnée), une plage minérale (aire pavée où se trouvent les échiquiers sur dalles conçus par l'artiste Roadsworth), une mixité de formes, de matériaux et de fonctions, une référence contextuelle, une narration historique (l'installation créée par Melvin Charney, qui représente les trois falaises/cascades, en béton et en granit noir, qui évoquent à la fois les falaises du mont Royal et les gratte-ciel montréalais représentés par 3 sculptures en acier inoxydable de 17m d’hauteur), un espace scénique (lieu de festivité) et la possibilité de rendre les éléments urbains éphémères.

On trouve que le concept de la «Place Paysage» est un hybride des courants du Design urbain d’après-guerre en Europe et en Amérique du Nord : d’une part, on a la vision européenne du respect de l’histoire et le point de vue des néo-rationalistes pour qui « une ville ne peut pas seulement être reconstruite en termes de rues, places et quartiers; la simplicité doit être l'objectif de la topographie urbaine » ; d’autre part, on a la vision du régionalisme en Amérique du Nord, qui cherche à respecter la qualité locale du site (le contexte) et aussi le mouvement Townscape qui préconise, sur la base des travaux de Kevin Lynch, que les gens lisent et comprennent les espaces à partir des cinq caractéristiques principales du milieu physique : paths (vers le mouvement direct), edges  (éléments qui limitent notre espace), districts (zones pour chaque activité), nodes (des points d'activité intense) et landmarks (des points de référence).

En conclusion, on pourrait dire que la Place Émilie Gamelin peut être mieux comprise en vertu d’une hybridité de concepts et comme un nouvel être spatial, plutôt qu’en référence avec une courante urbaine spécifique.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire