15 mars 2012

Espace de design !! Où est le design ??


Par Myriam M’sallem et Guillermo Pérez Montemayor

Photo : Myriam M’sallem

Pas vraiment besoin de chercher loin, c’est bien notre cour à l’entrée par l’arrière de la faculté de l’aménagement avec sa continuité jusqu’ à l’avenue Louis Colin au niveau de l’entrée  arrière du pavillon des HEC. Chaque bâtiment a une interface à faire communiquer avec ce qui l’entoure. Ceci se fait par le biais de ce qu’on n’a pas construit et de quelle manière on l’expose à l’expérience urbaine.
             Nous sommes deux étudiants qui n’avons pas poursuivi nos études à Montréal, on est nouveau et c’est principalement cet espace qui  nous a  accueilli. Chacun d’entre nous a certainement un jugement ou un avis qui le suit depuis son premier jour à la Faculté de l’aménagement .Cette dernière est évidemment dédiée à des  futurs concepteurs d’espace. On y forme les architectes, les paysagistes et les aménagistes .Ce vide entre les deux facultés (HEC et faculté de l’aménagement) est un espace supposé être aménagé. En  fait il l’est ! Mais est-ce qu’en étant utile pendant 3 mois par an on peut estimer qu’il remplit son devoir ??
L’espace joue son rôle au complet avec ce qu’il a de bâti et de non bâti. Cette étendu entre deux édifices est quasi-inexploitable dans les saisons froides. Elle se lit comme une rupture, un hiatus, un espace sans âme qui est extérieur comme la rue mais il n’a rien d’attractif et de dynamique d’une rue. Malgré que cet espace soit cerné par les portes arrière  des deux  bâtiments il est plus significatif et plus fréquenté par les  usagers que celui qui marque les principales entrées sur la rue Côte Saint-Catherine.   
De très larges marches formant un gradin, de la roche extraite in-situ borde la montée et même si on  trouve  du mobilier urbain, ce n’est que le pauvre standard industrialisé qui tient debout.
Probablement le style épuré d’une architecture très fonctionnaliste l’a influencé. Le bâtiment de la faculté est un parallélépipède avec des ouvertures unifiées qui rappellent  le style international. Mais  la simplicité de ce vocabulaire l’a rendu simpliste voir insignifiant .On ne peut pas nier que les étudiants l’exploitent comme un solarium et que ceci est un avantage, sauf que dans ce cas-ci le design urbain n’offre pas d’apport. Au Canada, si le soleil est là, on part le chercher indépendamment du support . Ce qui est étonnant c’est qu’il fait partie de la faculté d’aménagement et il est le mieux placé pour inspirer les disciples de ce domaine . Ceci demeure à notre avis un phénomène contradictoire. Il a aussi la chance d’être entre deux mondes de vie étudiante, la où personne n’est intrus, entre la faculté d’aménagement et l’HEC.
On ignore certainement les restrictions administratives qui définissent les droits de propriété et  séparent ces deux cours mais c’est dans ce cas qu’on doit intervenir sur les lois. Pourquoi ne pas revoir celles ci. On a pu aussi se mettre d’accord entre concepteurs pour harmoniser cet espace synthèse. Il est extérieur et a la possibilité de se distinguer grâce aux interventions des designers urbain. Il peut même être totalement indépendant de l’architecture qui lui est adjacente et réussit à gagner le caractère de la convivialité toujours recherché. Présentement c’est une géante assiette de neige sur laquelle les étudiants dessinent leurs raccourcis.

2 commentaires:

  1. L’aménagement d’espaces publics dans un contexte nordique est tout en défi. On ne peut pas imaginer que ces lieux seront pratiqués de la même manière pendant toute l’année, et dans ce sens, votre critique perd un peu de sa pertinence. On pourrait s’inspirer de certains projets scandinaves et envisager la rigueur de l’hiver non pas comme une simple contrainte, mais plutôt comme une opportunité pour exploiter d’autres expériences ou susciter d’autres formes d’appropriation pendant l’hiver. Cela dit, le petit boisé offre déjà un peu cela, avec un paysage significatif (comme vous le remarquez d’ailleurs) et changeant, n’est-ce pas ? Probablement votre critique concerne plutôt un espace absent de la photo, soit l’entrée au garage du pavillon des HEC, qui en effet est très problématique, et ce à plusieurs égards. On peut certainement faire beaucoup pour que les abords de la Faculté de l’aménagement permettent une meilleure intégration au quartier… on pourrait penser à une Faculté plus ouverte sur la communauté et notamment sur les riverains. Je serai tout à fait d’accord avec cette idée, qui d’ailleurs concerne directement le design urbain.

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  2. Merci pour votre commentaire :)
    On tient à clarifier quelques points .Justement on ne peut pas imaginer que cet espace peut avoir la même fonction dans les saisons froides et les saisons chaudes. Sauf qu'on a remarqué qu’il est entièrement inutile pendant l'hiver. On ignore si c'est par peur d'échouer ou par manque de motivation qu'on ne le réanime pas pendant. Il est supposé être fréquenté par des concepteurs d’espace donc il peut être facilement un support pour les étudiants. Des travaux à thèmes (expo) ou des aménagements éphémères qui se renouvellent et surtout accueillent le monde venant de la rue Éduard montpetit (coté métro).L’entrée des camions d’approvisionnement pour l HEC montre qu’il n y a pas eu de coordination entre les concepteurs ou du moins d’une prise en considération de l'édifice qui a été construit en premier. On estime que c’est un espace synthèse qui a beaucoup de potentiel et que la saison froide ne doit pas être un handicape .Le réaménagement des abords de la faculté de l'aménagement (pas tous présents dans la photo) peut effectivement réconcilier entre les deux édifices et les bâtiments résidentiels environnants.

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