Par Myriam M’sallem et Guillermo Pérez Montemayor
Pas vraiment besoin de chercher loin, c’est bien notre cour à l’entrée par l’arrière de la faculté de l’aménagement avec sa continuité jusqu’ à l’avenue Louis Colin au niveau de l’entrée arrière du pavillon des HEC. Chaque bâtiment a une interface à faire communiquer avec ce qui l’entoure. Ceci se fait par le biais de ce qu’on n’a pas construit et de quelle manière on l’expose à l’expérience urbaine.
Nous sommes deux étudiants qui n’avons pas poursuivi nos études à Montréal, on est nouveau et c’est principalement cet espace qui nous a accueilli. Chacun d’entre nous a certainement un jugement ou un avis qui le suit depuis son premier jour à la Faculté de l’aménagement .Cette dernière est évidemment dédiée à des futurs concepteurs d’espace. On y forme les architectes, les paysagistes et les aménagistes .Ce vide entre les deux facultés (HEC et faculté de l’aménagement) est un espace supposé être aménagé. En fait il l’est ! Mais est-ce qu’en étant utile pendant 3 mois par an on peut estimer qu’il remplit son devoir ??
L’espace joue son rôle au complet avec ce qu’il a de bâti et de non bâti. Cette étendu entre deux édifices est quasi-inexploitable dans les saisons froides. Elle se lit comme une rupture, un hiatus, un espace sans âme qui est extérieur comme la rue mais il n’a rien d’attractif et de dynamique d’une rue. Malgré que cet espace soit cerné par les portes arrière des deux bâtiments il est plus significatif et plus fréquenté par les usagers que celui qui marque les principales entrées sur la rue Côte Saint-Catherine.
De très larges marches formant un gradin, de la roche extraite in-situ borde la montée et même si on trouve du mobilier urbain, ce n’est que le pauvre standard industrialisé qui tient debout.
Probablement le style épuré d’une architecture très fonctionnaliste l’a influencé. Le bâtiment de la faculté est un parallélépipède avec des ouvertures unifiées qui rappellent le style international. Mais la simplicité de ce vocabulaire l’a rendu simpliste voir insignifiant .On ne peut pas nier que les étudiants l’exploitent comme un solarium et que ceci est un avantage, sauf que dans ce cas-ci le design urbain n’offre pas d’apport. Au Canada, si le soleil est là, on part le chercher indépendamment du support . Ce qui est étonnant c’est qu’il fait partie de la faculté d’aménagement et il est le mieux placé pour inspirer les disciples de ce domaine . Ceci demeure à notre avis un phénomène contradictoire. Il a aussi la chance d’être entre deux mondes de vie étudiante, la où personne n’est intrus, entre la faculté d’aménagement et l’HEC.
On ignore certainement les restrictions administratives qui définissent les droits de propriété et séparent ces deux cours mais c’est dans ce cas qu’on doit intervenir sur les lois. Pourquoi ne pas revoir celles ci. On a pu aussi se mettre d’accord entre concepteurs pour harmoniser cet espace synthèse. Il est extérieur et a la possibilité de se distinguer grâce aux interventions des designers urbain. Il peut même être totalement indépendant de l’architecture qui lui est adjacente et réussit à gagner le caractère de la convivialité toujours recherché. Présentement c’est une géante assiette de neige sur laquelle les étudiants dessinent leurs raccourcis.